Durée 1h15 – À partir de 12 ans.
Par Les beaux parleurs.
K., amnésique, figure emblématique de celui qui se sent étranger partout, est catapulté sur scène. Invité à une soirée, il hésite entre rester seul ou rejoindre la société. K. zigzague alors parmi une foule de doubles, chacun à la recherche de plénitude. Tous incarnent au pied levé différents rôles qui les font basculer dans des situations à la fois familières et grotesques, comiques et hallucinées.
Lorsque j’ai découvert les fragments narratifs du Journal, j’ai été fasciné par l’incroyable mobilisation des sens qu’ils suscitent : une immersion instantanée dans la créativité de Kafka. Le spectacle est composé de ces courts récits, notes, pensées et saynètes d’une cocasserie incongrue. La narration est fragmentaire et se dévoilent de manière également fragmentaire toutes les préoccupations de l’auteur : l’identité, la place dans la société, la vulnérabilité, l’humour, la pudeur. La mise en scène exprime la poétique de ce flux continu de l’écriture de Kafka.
Les miniatures narratives provoquent des situations comiques en faisant irruption sur la route de K. Le personnage du dessin animé La Linea, qui marche en continu sur une ligne où tout peut arriver, est proche du K. de La Comédie.
K. est incarné par une actrice et deux acteurs. K. se retrouve inlassablement face à un double ambigu. Les deux pressentent que leur rencontre pourrait être salutaire. Au duo de personnages, vient souvent s’immiscer un troisième K. qui triangule la situation, remet tout en question, et fait basculer la rencontre de nouveau dans le loufoque.
L’humour de Kafka est brutal, visuel et scénique. « Son comique est hors du monde utilitaire, c’est non conforme, alors évidemment ça fait rire. » G-A Goldschmidt.
K. est interrompu par ses doubles, égaré dans des abîmes de réflexion, coincé dans un buisson d’épines…